Stéphanie Muzard Artiste engagée et paysanne bio

Stéphanie Muzard  Artiste engagée et paysanne bio

bové l'européen: du militant engagé à l'élu

j'ai la joie de lire ce bel article des DNA concernant le député José Bové, notre élu, car malgré tout ce que j'entends "la critique est facile mais l'art est difficile", je suis fière d'avoir participer activement à la réussite de son élection et des résultats obtenus dans le LOT.

je me sens Josette.

De tout coeur avec Toi, José et  sans oublier Michel, car les assistants des parlementaires, c'est pas non plus facile!

 

 

photo perso de nos élus EE au procès des 87 faucheurs de Marmande lors du tournage de mon film "du coq à l'âme". Et oui, tout le monde se peint en vert, mais qui est présent sur le terrain et mouille sa chemise?

Portrait / José Bové, militant et député européen

Bové l’Européen

On l’a vu empêcher l’extension d’un camp militaire, démonter un McDo, fanfaronner les menottes aux poignets, faucher des OGM en toute illégalité... Depuis un an et demi, veste en cuir sur le dos et pipe dans la poche, José Bové s’est fondu dans les très complexes arcanes européens. Avec pragmatisme et gourmandise.

«Ceux qui ont mené des batailles doivent aussi se retrouver à un moment en responsabilité, sinon c’est trop facile,» estime José Bové.  (Photo DNA - Cédric Joubert)

zoom

 

Strasbourg.- Parlement européen

Ce qui l’aurait retenu, c’est la cravate. «Ça, ça aurait été rédhibitoire, plaisante José Bové dans un éclat de rire. C’est ça qui est bien au Parlement européen: on n’a pas de dress-code.» «Quand Dany (Cohn-Bendit) m’a proposé d’être candidat aux Européennes avec Europe Écologie, j’ai pas attendu deux heures avant de dire oui, poursuit-il. J’y avais pensé il y a longtemps, et quand il m’a appelé ça tombait au bon moment. »

«Ne pas se laisser aspirer par la machine, rester militant tout en étant efficace»

L’Europe, le berger du Larzac «baigne dedans depuis longtemps. Ça a commencé avec la PAC (Politique agricole commune; ndlr), en tant que syndicaliste agricole. L’Europe c’est un vécu réel, pour les paysans, c’est une politique intégrée. Donc arriver ici était cohérent.»

Et pour le bain, il est maintenant servi: comitologie, trilogues, «group meetings», réunions de la commission Agriculture du Parlement, dont le nouveau député européen a été élu vice-président... José et ses deux assistants ont déjà vécu ensemble trop de batailles pour craindre de s’attaquer à la machine européenne. Du lundi au jeudi, les trois hommes potassent les dossiers, suivent les réunions, lancent des recherches documentaires. Et n’hésitent pas à frapper aux portes des fonctionnaires européens.

«Quand on fonctionne comme ça, on a des réponses assez facilement. Ça, on ne s’y attendait pas », explique Jean-Marc. «J’imaginais une machine assez lourde, mais en s’y prenant bien on fait avancer les choses», abonde Michel, à la moustache aussi généreuse que son «boss». Son collègue continue: «Ce qui peut être compliqué c’est de ne pas se laisser aspirer par la machine, c’est de trouver un espace pour rester militant tout en étant efficace».

«C’est en travaillant comme ça qu’on a sorti l’histoire de Diana Banati (la présidente de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, l’EFSA, était en fait aussi membre d’un lobby pro-OGM; ndlr), explique José. On aurait préféré qu’elle quitte l’EFSA, mais elle a quitté le lobby. Mais si on était restés assis à attendre que les textes nous arrivent de la Commission on n’aurait jamais découvert ça. Or ça fait aussi partie du boulot de député européen.»

«On ne vit pas à Bruxelles, on vit au Parlement. On n’en sort jamais avant 20h!»

Le trio «Bové & Co», c’est l’histoire d’un engagement commun. Le plateau du Larzac et la Confédération paysanne pour Michel, 60 ans, instituteur devenu producteur laitier en Franche-Comté, qui s’est installé à Strasbourg en 2009, après l’élection de José. La «Conf’» aussi pour Jean-Marc, 45 ans, qui se souvient avoir veillé sur les nuits de détention de José dans sa prison de Villeneuve-lès-Maguelone en 2002, suite à l’affaire du McDo: «Je vivais dans la baraque qui servait de permanence pour les soutiens de José,» se souvient-il. Michel, lui, venait cogner des pierres contre la glissière de l’autoroute presque tous les soirs. Le célèbre barouf de soutien de 18 heures.

Ils ont partagé «des lits superposés au syndicat», «dormi sur du carrelage à Banda Aceh après le tsunami», mais se sont un peu embourgeoisés en passant à l’heure européenne: «A Bruxelles, on loue un appart’ ensemble. Mais là on a chacun notre chambre.» A 10 minutes à pieds du Parlement, ils ont une petite épicerie bio sur le chemin. Pas de frites, peu de bière, ces demi-semaines européennes sont studieuses: «En fait, on ne vit pas à Bruxelles, on vit au Parlement. On n’en sort jamais avant 20 heures ! »

«Tout ce passé qu’on a accumulé doit être une richesse pour faire ce qu’on fait aujourd’hui, explique José. Ceux qui ont mené des batailles doivent aussi se retrouver à un moment en responsabilité, sinon c’est trop facile.» Son image télévisée de tête brûlée, José Bové la tempère en se définissant en deux mots: «Radical et pragmatique. C’est savoir qu’on ne va pas tout gagner, mais faire avancer les choses pas à p as. Quand on est agriculteur, on a l’habitude d’inscrire les choses dans la durée.»

Jean Quatremer, journaliste-blogueur pour Libération, correspondant à Bruxelles depuis 20 ans, ne soupçonnait pas cette démarche constructive quand il s’est lancé, l’année dernière, dans un livre d’entretiens avec le nouvel élu européen *. «Je l’avais choisi parce que je n’étais pas du tout d’accord avec lui», explique le chroniqueur des «Coulisses de Bruxelles», ne serait-ce que parce qu’il avait fait campagne pour le «non» au traité constitutionnel.

«José a compris qu’il fallait changer le système de l’intérieur, en faisant des compromis»

«Pour moi il était l’un des responsables de la catastrophe de 2005. Mais au final, je me suis rendu compte que le cheminement qui l’avait mené au ’non’ était acceptable: il était contre le fait que le traité inclue la politique agricole commune telle qu’elle avait été fixée en 1957. Aujourd’hui, il constate qu’aucun des effets espérés par les partisans du ‘non’ ne s’est réalisé, et qu’il fallait construire. Une démarche tout à fait différente de celle de Jean-Luc Mélenchon ou Philippe de Villiers, par exemple, qui restent bloqués dans une logique d’obstruction systématique. José, lui, a compris qu’il fallait changer le système de l’intérieur, en faisant des compromis avec des forces politiques avec lesquelles il n’a rien à voir.»

Ainsi, son rapport de septembre dernier sur la nécessité de «revenus équitables pour les agriculteurs» a obtenu une majorité. «Il joue le jeu, il bosse. Sans se faire remarquer», constate l’Alsacien Joseph Daul, président du groupe conservateur et agriculteur de profession, qui n’a jamais caché ses importants désaccords avec Bové.

La prochaine PAC, José la sent «pas mal». Le commissaire européen à l’Agriculture, qu’il voit fréquemment, même en tête-à-tête «nous a dit des choses qu’on n’avait jamais entendues jusqu’ici. Après 2014, on devrait retrouver de l’équité entre les paysans.»

«Mais bon, on ne va pas le faire tout de suite, il faut qu’il nous reste des choses pour les deux ou trois prochains mandats !», plaisante à nouveau l’élu. «Parfois on a peur de ne pas en profiter assez. Il y a tellement de choses à apprendre, là-bas on a tout sur place, il suffit de demander !», abonde Jean-Marc, une étincelle dans l’œil. Pendant que José se ressert dans le plat à baeckeoffe, on sent qu’au sein du trio la gourmandise est aussi une affaire d’intellect.

«Mais je ne pourrais pas faire tout ça si je ne rentrais pas sur le Larzac tous les week-ends», conclut-il. Là, au milieu de ses brebis ou sous le toit végétal de sa maison de Montredon, José organise la résistance à l’exploitation des gaz de schiste du sous-sol du sud de la France, entre Montpellier et Montélimar. Et irrigue, loin des moquettes bruxelloises et strasbourgeoises, les racines de sa fibre militante.

Anne-Camille Beckelynck

? * « Du Larzac à Bruxelles », Ed. du Cherche Midi, collection «L’Europe telle que je la vis», à paraître en février.

 

 


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La chanson de José Bové 2007
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ALORS OUI ON PEUT CHANGER POUR UN AUTRE MONDE...

UNE AUTRE EUROPE, UNE AUTRE FRANCE,  UNE AUTRE REGION, UN AUTRE DEPARTEMENT, UN AUTRE CANTON, UN AUTRE VILLAGE SONT POSSIBLES!

 

José et moi à Assier pendant sa campagne des européennes, photo la dépêche du midi. avec cadeau dvd du film "Sans terres et sans reproches"

(www.sansterresetsansreproches.fr)



20/01/2011
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