désherber avec la chimie peut vous coûter 75 000 € d'amende et deux ans de prison
Le saviez-vous ? Désherber avec des produits chimiques le long des fossés, des caniveaux et sur les trottoirs, est interdit et peut vous coûter cher.
Il suffit de se promener sur les trottoirs de Châtellerault et on peut observer des endroits où des - mauvaises - herbes sont complètement grillées. Laurence Rabussier, adjointe au Cadre de vie, lance une campagne d'information « sur les pratiques de désherbage et les risques pour les particuliers en cas d'utilisation de produits chimiques ».
" Ne traitez jamais à proximité de l'eau ! "
Les Châtelleraudais ne le savent peut-être pas forcément mais, depuis 2004 et plusieurs décrets et arrêtés (2004, 2006 et 2009), l'utilisation de désherbants, comme le glyphosate, et autres produits chimiques, sont réglementés, encadrés, limités voire même interdits dans certains cas. Chez soi, on peut en principe faire ce qu'on veut ou presque, tout « en respectant les doses mentionnées sur le produit », mais sur le domaine public, « la pulvérisation des produits phytosanitaires est interdite ». Ne traitez jamais avec des pesticides (désherbants, fongicides, insecticides) à proximité de l'eau, à moins de 5 m des cours d'eau, plans d'eau, dans les fosses (même à sec), collecteurs d'eaux pluviales, point d'eaux ou encore près des caniveaux et autres bouches d'égout.
" Jusqu'à 75.000 € d'amende et deux ans de prison "
« Si le particulier désherbe avec des produits sur le domaine public, devant chez lui par exemple, il se met hors la loi », insiste l'élue. Et la loi est très claire. En cas d'infraction, les peines encourues peuvent aller jusqu'à 75.000 € d'amende et 2 ans de prison. Tous les utilisateurs de pesticides sont concernés : particuliers mais aussi agriculteurs. Les plus polluants ne sont pas forcément ceux qu'on croit. « Les agriculteurs, qui utilisent 90 % des produits phytosanitaires en France, sont responsables de moins de 50 % de la pollution. Les particuliers, qui utilisent 7 % de ces produits, sont responsables de plus de 50 % de la pollution. Les collectivités utilisent 3 % des produits », relève Christelle Revel et Gabriel Moreau, du service cadre de vie.
Préférer un arrachage manuel
Qu'en est-il pour la ville de Châtellerault ? « La ville a divisé par cinq en cinq ans la quantité de produits utilisés par les services Cadre de vie, assure Laurence Rabussier. Tout ce qu'on peut faire manuellement, on le fait. L'herbe, ce n'est pas sale. Il faut que les particuliers s'investissent et arrachent devant chez eux manuellement. »
Des traces de pesticides dans l'eau
Certes, ça demande du temps mais au moins on ne pollue pas. Car on finit toujours par récolter ce que l'on sème. « Dans l'eau du robinet qu'on boit, on retrouve ces traces de pesticides, explique Loïc Iotti, technicien de rivière au syndicat Rive. Pour la rendre consommable, on doit donc la retraiter. Ça représente un coût. »
Une charte pour un " trottoir sans pesticides "
La ville a élaboré une « charte du Châtelleraudais éco-responsable » : « Mon trottoir est propre, sans pesticides ». Une charte que chaque Châtelleraudais peut signer, s'il s'engage à utiliser dans son jardin « des méthodes biologiques naturelles et respectueuses de l'environnement ». Le signataire s'engage donc « à ne plus utiliser, autant que possible, de produits chimiques au jardin et à entretenir manuellement le ou les trottoirs aux abords de mon domicile. » En échange, la ville de Châtellerault offre « un sachet de graines de fleurs et une réduction de 10 % sur un outil de désherbage manuel valable dans les jardineries châtelleraudaises partenaires. »
Jacques Maret, paysan bio de Saint-Laurent-de-la-Prée, va peut-être remporter une bataille contre le fabricant du Roundup express.
http://www.sudouest.fr/2012/03/03/jacques-maret-a-l-assaut-du-geant-monsanto-648988-4720.php
Greenpeace soutient le MDRGF et Jacques Maret, agriculteur, dans leur demande d’abrogation des autorisations de trois formulations de Round Up ®
Paris, le 24 juin 2009. Vu le risque potentiel pour la santé publique et l’environnement de certaines formulations herbicides à base de glyphosate, mis en évidence par des études comme celles du Professeur Gilles-Eric Séralini, le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (MDRGF) et Jacques Maret, agriculteur, ont étudié les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) de certaines formulations à base de glyphosate de marque Round Up®, obtenues par la société MONSANTO FRANCE.
Après analyse, le MDRGF et Monsieur Maret demandent au Ministre de l’Agriculture l’abrogation des Autorisations de mise sur le marché (AMM) pour trois formulations de Round Up® : Round Up Express (AMM 2010321), Round Up Extra 360 (AMM 9800036) et Round Up GT Plus (AMM 2020448).
Cette demande est basée notamment sur les éléments suivants :
- Ces AMM ont été données sans prendre en compte la présence du polyoxyéthylène amine (POEA), présent dans les formulations Round Up® en tant que substance active. Or, le POEA a une action spécifique sur les végétaux traités (cf. avis AFSSA n°2008-SA-0034 du 26/03/09), ce qui correspond à la définition d’une substance active selon la Directive n° 91/414. Ces AMM ne répondent donc pas aux exigences légales, notamment celles de l’arrêté du 6 septembre 1994.
- Les Round Up Express et Round Up GT Plus ont en outre été autorisés « pour les usages en jardin amateur ». Pour de telles autorisations, il doit normalement être établi « des garanties de moindre dangerosité [pour] leur action potentielle sur des populations particulièrement vulnérables telles que les jeunes enfants et les animaux domestiques (…) ». Or, l’avis de l’AFSSA du 16 avril 2007 sur la demande d’AMM n° 2010321 indique que « le risque pour les personnes (enfants par exemple) pouvant pénétrer sur les surfaces traitées n’a pas été évalué ». Ceci est contraire aux dispositions légales, et notamment celles de l’arrêté du 6 octobre 2004 relatif aux conditions d’emploi de cette mention « emploi autorisé dans les jardins ».
En cas de refus de la part de Ministre de l’Agriculture, le MDRGF et Monsieur Maret porteront l’affaire devant le Conseil d’Etat.
Cette demande d’abrogation a été réalisée sur la base notamment des études du Professeur Gilles-Eric Séralini, Laboratoire de Biochimie et Biologie Moléculaire (I.B.F.A.) de l’Université de Caen, Esplanade de la Paix, 14032 Caen.
Avec le soutien de Greenpeace France et de WWF France.
Roundup Express : le gouvernement doit revoir sa copie
Le 7 mars 2012
Le Conseil d’État a demandé mercredi au ministre de l’Agriculture un nouvel examen de la toxicité du désherbant de Monsanto.
Le Conseil d’État a demandé mercredi au ministre de l’Agriculture un nouvel examen de la toxicité du Roundup Express, désherbant de la firme agrochimique américaine Monsanto pour le grand public, accédant ainsi à la requête de l’association Générations futures.
Le Conseil d’État annule la décision de refus d’abrogation de l’autorisation du Roundup Express pour prise en compte insuffisante par le ministre d’une substance présente dans le produit et inscrite sur la liste communautaire des "substances actives", précise le Conseil dans son communiqué. Le ministre de l’Agriculture devra donc procéder à un réexamen de la demande d’abrogation du désherbant dans un délai de six mois.
À l’origine de la requête auprès du Conseil, Générations futures et Jacques Maret [1], agriculteur et partie prenante dans le dossier, évoquent de leur côté un "événement considérable".
"Cette décision concerne tous les consommateurs et leurs enfants. En effet, le Conseil d’État considère, comme nous, que sa toxicité n’a pas été correctement évaluée, ce qui est particulièrement regrettable pour un produit vendu au grand public et utilisé dans les jardins des familles", ont-ils ajouté dans un communiqué.
Dans son texte, le Conseil d’État rappelle qu’il appartient au ministre, lors d’une demande d’autorisation de mise sur le marché d’un produit phytopharmaceutique, de procéder à une évaluation complète des risques que ce produit peut présenter pour la santé humaine ou animale ou pour l’environnement. Cette évaluation doit tenir compte des effets synergiques entre la substance active et les autres substances entrant dans la composition du produit. Le Conseil d’État a en revanche rejeté les autres requêtes de Générations futures et portant sur les produits phytopharmaceutiques Roundup GT plus et Roundup Extra 360.
Source : Le Point.fr , le 7 mars 2012.
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