en direct de mon sale honte de l'agriculture
j'ai reçu par mail ce matin ...
"Bonsoir Stéphanie !
aux infos de Canal + ce midi, des "exploitants agricoles" Lotois se font filmer avec "La Peine", lui balancent dans les bras un agneau typique de notre pays, un jeune Caussenard.......putain j'ai honte !!
http://www.frontnational.com/videos/reportages-marine-le-pen-au-salon-de-lagriculture/"
Jacky, paysan du causse.
------------------------- pays basque...
mon avis sur la vidéo ci-dessous :
Sarkozy malmené également dans une ferme basque par LeNouvelObservateur
Courageuse, cette femme agricultrice et quand on sait que les services de communication de "campagne" ont dû choisir la ferme modèle et typique de l'électorat visé pour garantir un accueil favorable ! Une ferme de 40 hectares...pas une ferme de la confédération paysanne, ni en bio, évidemment ! Il n'écoute rien. Il n'entends pas. Normal, il ne sait pas ce qu'est la vraie vie d'un français. Alors d'un agriculteur !!! Il ne regarde même pas la femme en lui répondant, car il sent bien qu'elle peut avoir le dessus, d'ailleurs, elle l'a...parce qu'elle parle de ce qu'elle connait et avec ses tripes. Il l'ignore en parlant au mari, franc comme un âne qui recule, Mr Sarkozy. Aucun dialogue. Aucune écoute, que du spectacle et de la langue de bois mouillée, limite en copeaux. Pour un peu, on lui filerait 100 balles, le pauvre. Avec sa MiAM qui a mangé un clown...un air niais accroché à la face, pour masquer son malaise. ça pue, une ferme, hein ? Il y a de la gadoue ! Et ça ne lève pas l'auriculaire, quand ça cause, la France d'en bas... même pas la bouche en cul de poule, pour des ploucs... ça ne vaut pas les palaces de Tunisie, Madame, ça non. Et que je te touche en plein sur le plexus solaire. Pas bon ça... pas bon... l'inverse ne serait pas accepté : ce serait considéré comme de l'agression, limite de l'outrage. Il est sur un pied d'estale, regardez le geste de repousser l'agriculteur à la 0:17 min...qui redescend d'une marche... Franchement, quel mépris, le "ok ok ok ok" avec ses gestes de la main, genre "la ferme, pauv'con" devant les caméras... ça m'hallucine...Quelle considération distinguée pour la France dite profonde.
Ma France à moi, écologiste rurale du Quercy et fière de l'être a encore la profondeur du bon sens et des valeurs, mais je crains qu'une majorité d'électeurs de droite votent pour le fascisme, le nationalisme, et le populisme.
Souvenez-vous de mon affiche des cantonales... c'était pourtant si simple de ne pas se tromper ... j'étais la seule à poser nature, avec le symbole même de nos campagnes et avec un paysan... avec un contenu et des solutions dans le programme et la profession de foi, à défendre le bon sens.
ajouté à 18h30 car reçu :
Salon de la malbouffe: les marchands du Temple
Le Temple, c'est le salon de l'Agriculture, mais l'on attend encore le Christ qui en chassera les marchands. Malgré l'obscénité de la scène, la Sainte Colère n'est pas pour demain. En pénétrant dans le hall 1 du salon, là où sont les animaux d'élevage, l'une des deux mamelles de l'agriculture française, on tombe sur le stand Mc Do. Fulgurant !
Pour la douzième fois, le géant international du fast-food n'a pas voulu s'installer dans le hall de l'agroalimentaire, il tient à cet emplacement là, parmi les vaches, les veaux et les cochons, pour bien signifier à la face du monde qu'il est désormais l'un des piliers du marché de la viande en France. En 2011, la firme au burger a en effet acheté 27 500 tonnes de bœuf auprès de 42 400 éleveurs, soit près de 55 % de ses besoins en steak haché achetés sur notre territoire. Chaque année, Mc Do sert 657 millions de repas sur 1200 points de vente. Mais pourquoi José Bové s'est-il donc attaqué à ce rédempteur du monde agricole ? Merci Mc Do, tu es le protecteur de nos campagnes. Grâce au prix que tu payes ta barbaque, des exploitants mettent la clé sous la porte tous les jours. Un jour viendra où la firme aura ses propres troupeaux avec des vachers affublés de la jolie casquette.
Un panneau gigantesque annonce avec fracas les vertus de Carrefour, amis des bouchers et des éleveurs. Toutes les grandes enseignes sont là pour dire combien elles aiment les agriculteurs, la nature, la ferme, les vraies saveurs et les produits d'origine. Veillant comme des proxénètes plein aux as sur un bordel florissant, les dignitaires de la Fnsea jubilent, jamais la grande kermesse à fumier n'a aussi bien remplit son rôle de vitrine du marketing rural. Venez nombreux !
Un peu plus loin, au stand Danone, des petits attendent patiemment leur tour dans la file d'attente. Ils ont droit d'avaler un yaourt. Initiation au goût, formation de la jeunesse, pédagogie sensorielle. Partout ailleurs, on met à disposition du public des petits ramequins de ceci, des petits pots de cela, des bouts de truc qui se mangent, des bâtons qui se lèchent, des échantillons qui se sucent, des éprouvettes qui s'aspirent. C'est avec de la bouffe gratuite que l'on amadoue les masses. Du coup elles arrivent en hordes. Le Salon de l'agriculture est le cirque dans lequel on distribue du pain et des jeux. La Fnsea aime que le peuple soit content. Finalement, contrairement à ce que disent les mauvaises langues et les nostalgiques des campagnes à l'ancienne avec leurs souvenirs maculés de bouse et de crottin, ce Salon est parfaitement représentatif de l'agriculture française en 2012, une formidable usine à malbouffe où le genre humain est traité comme du bétail consommateur. Le nom originel du produit est d'ailleurs à proscrire, légume, poisson, viande, fruit, tout ça c'est fini, dépassé. Maintenant, on ne dit plus je mange une pomme ou du poulet, on dit je mange du Findus, Vivagel, Nestlé, Danone, Bongrain, Sodiaal, Aoste, Fleury Michon, Charal, William Saurin, Jacquet, Andros, j'en passe et des meilleurs, tous installés comme des producteurs de la terre au milieu d'un Salon qui leur est dédié. C'est Jacquet le croquant !
Quant aux animaux de basse cour, d'étables et de pâturages, ils tiennent, depuis bien longtemps, le rôle du jardin zoologique. L'image n'est pas outrancière car nous compterons bientôt plus d'autruches et de zèbres sur notre territoire que de vaches laitières ou de cochons roses. Des formes de plus en plus curieuses aux yeux d'une jeunesse qui ne connaît même plus le nom des espèces. « Regarde Nicolas, ça c'est un lapin ». « François, tu as vu le beau mouton ? ». « Dis Marine, comment ça s'appelle, ça, hein, une chèvre ? ». « Oh Jean-Luc, vois-tu comme le beau coq se tient droit sur ses ergots ? ». Et nos chères têtes blondes de contempler admiratifs ces bêtes étranges qui ressemblent si peu aux monstres crochus et cracheurs des dessins animés matinaux.
Il y avait bien quelques fautes de goût dans ce Temple aux marchands de malbouffe, dans ce repaire de banquiers alimentaires, dans ce hyper marché géant où les rayons regorgent de délices agro industriels. Des marginaux pas très nets, aux mines patibulaires, aux allures penaudes. Des gens qui, visiblement, n'avaient rien à faire là, sinon squatter un espace qui ne leur est pas destiné. Des mauvais esprits qui passent leur temps à se plaindre. Enfin, des emmerdeurs quoi, qui étaient à deux doigts de troubler la grosse fête. Alertée, la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploités Agricole, notre bonne vieille Fnsea, s'est engagée à les évacuer, voire à les faire disparaître. Promis jurés, dans quelques années, il n'y en aura plus. On les appelle paysans. Beurk !
Périco Légasse
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